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Pineapple, c. 1970, The Saul Steinberg Foundation, New York ©The Saul Steinberg Foundation/Artists Rights Society (ARS) New York/ADAGP, Paris
Camera, 1974, The Saul Steinberg Foundation, New York © The Saul Steinberg Foundation/Artists Rights Society (ARS) New York/ADAGP, Paris
Library, 1986-87, Collection Carol et Douglas Cohen ©The Saul Steinberg Foundation/Artists Rights Society (ARS) New York/ADAGP, Paris
I Do, I Have, I Am, 1971, The Saul Steinberg Foundation, New York © The Saul Steinberg Foundation/Artists Rights Society (ARS) New York/ADAGP, Paris
Wilshire & Lex, 1994, Collection Milly et Arne Glimcher ©The Saul Steinberg Foundation/Artists Rights Society (ARS) New York/ADAGP, Paris

Saul Steinberg

Illuminations

du 6 mai au 27 juillet 2008

Pendant 60 ans, Saul Steinberg (1914-1999), artiste américain d’origine roumaine, a illustré de son talent les pages et couvertures du New Yorker . En plus de son travail de dessinateur, Saul Steinberg fut également un immense propagandiste, caricaturiste, illustrateur, graphiste, muraliste, dessinateur de mode et de publicité, scénographe, créateur infatigable de livres d’images, et artiste de galerie. Steinberg fait aujourd’hui l’objet d’une rétrospective majeure dont la tournée américaine s’est achevée l’an passé. La Fondation HCB est la première étape de sa tournée européenne. L’exposition est organisée par le Frances Lehman Loeb Art Center, Vassar College, conçue par Joel Smith , aujourd’hui conservateur du département de photographie à l’université de Princeton. L’exposition sera présentée dans plusieurs villes d’Europe sous la direction de la Saul Steinberg Foundation de New York, avec le généreux soutien de la Terra Foundation for American Art et un financement supplémentaire de la PaceWildenstein Gallery.

Cette rétrospective est le premier regard porté sur l’extraordinaire contribution de Saul Steinberg à l’art du XX e siècle, et sur son rôle de calligraphe des temps modernes, combinant le mot et l’image pour exalter le regard et l’esprit de son public.

 

Steinberg et Cartier-Bresson

Henri Cartier-Bresson, dont la passion première était la peinture, disait souvent « dessiner est un dur plaisir ». Dans l’ouvrage Ombres et reflets , son ami Steinberg prolongeait ainsi sa réflexion : « Il est difficile de reproduire la nature dans toute sa réalité substantielle, d’en saisir la vérité intrinsèque ; cela exige beaucoup d’effort, un engagement auquel on se soustrait par paresse – il est tellement plus commode, moins fatiguant, d’inventer ». Cartier-Bresson et Steinberg s’étaient rencontrés en 1947. À la mort de Steinberg, en 1999, Cartier-Bresson écrivait : « We had an invisible link ». Cartier-Bresson se réjouissait du projet, porté par Agnès Sire , directrice de la Fondation HCB , de montrer le travail de Steinberg qu’il admirait et tenait pour l’un des grands créateurs du siècle. Cette exposition rend hommage, l’année du centenaire d’Henri Cartier-Bresson, à leur mutuelle admiration et à une œuvre extraordinaire.

 

Le génie pluriel de Steinberg

Saul Steinberg: Illuminations présente une centaine de dessins, collages et assemblages réalisés des années 1930 aux années 1990. Esprit de génie, Steinberg est également connu comme l’un des plus grands dessinateurs de l’époque moderne. Le dramaturge Ionesco disait de lui : « Je crois qu’aucun autre artiste n’a su comme lui ou n’a réussi comme lui à faire de la caricature un langage et une critique métaphysiques ». Sont dévoilés pour la première fois tous les éléments de sa carrière – de ses dessins méconnus des années 1930 aux créations des dix dernières années de sa vie. L’activité riche et variée de Steinberg débuta dans les années 1930, à Milan, pendant ses études d’architecture, quand il publia des caricatures dans un journal italien antifasciste. Son premier dessin fut publié dans le New Yorker en 1941, avant même son arrivée aux Etats-Unis, alors qu’il attendait son visa à Saint Domingue. Il deviendra dans les décennies suivantes l’un des artistes les plus populaires aux Etats-Unis. Son trait élégant, incisif et inventif a été vu et imité dans les journaux intellectuels autant que dans les cartes de vœux, apprécié par un vaste public – sensible à son style moderne et à son esprit inclassable – entre humour, caricature et fable politique.

 

Un écrivain qui dessine

Steinberg disait de lui-même qu’il était « un écrivain qui dessine ». Il ajoutait : « plus qu’un peintre peignant, je me sens chef d’orchestre », décrivant ses dessins comme des « leurres fascinants ». Né en 1914 à Râmnicul Sarat, en Roumanie, élevé dans la petite bourgeoisie juive de la Bucarest de l’entre-deux-guerres, Steinberg suit pendant un an les cours de lettres et philosophie à l’université de Bucarest avant de s’installer à Milan en 1933 pour étudier l’architecture. En 1941 il quitte l’Italie fasciste, devient citoyen américain en 1943, participe à la Seconde Guerre Mondiale en tant qu’officier de marine. Il connaît rapidement le succès comme dessinateur satirique en collaborant à d’importantes publications ( New Yorker, Life ), puis acquiert une renommée internationale grâce aux expositions organisées dans le monde entier et aux recueils de dessins. Jusqu’à sa mort en 1999, il partageait sa vie entre New York et Springs. Dans l’analyse qu’il fait de l’œuvre de Steinberg, Joel Smith montre en quoi ses études d’architecture et son ascension rapide vers le succès en tant que caricaturiste dans l’ère fasciste milanaise lui ont permis de subtiles inventions graphiques. L’introduction au catalogue de l’exposition (publié en anglais uniquement aux éditions Yale University Press) par le poète et critique Charles Simic, fait remonter les origines de la sensibilité tragi-comique de Steinberg dans le “Balkan bazaar” de sa Roumanie natale. Les archives Saul Steinberg sont aujourd’hui conservées à l’université de Yale.

Dès les années 1950 et pendant plus de 40 ans, le travail de Steinberg a été largement exposé dans les musées et les galeries en Europe . Steinberg: Illuminations permettra au public européen de reprendre contact avec la diversité et le génie de son art – et de présenter cette grande œuvre aux nouvelles générations.

L’exposition sera par la suite présentée au Kunsthaus Zurich; à la Dulwich Picture Gallery de Londres et au Museum für Kunst und Gewerbe, Hambourg.

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