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Lathan et Bethany à la foire d'art de Jenks, Oklahoma, 13 octobre 2012 © Vanessa Winship/Vu
Un cerf sur le talus d'une autoroute, Buffalo, New York, 4 novembre 2012 © Vanessa Winship/Vu
Printers Row, Old Colony Building, Chicago, Illinois, 22 novembre 2012 © Vanessa Winship/Vu
James au bord du James River, Richmond, Virginie, 23 mars 2012 © Vanessa Winship/Vu
Une volée d'oiseaux au long de la rivière Mississippi, Nouvelle Orleans, Louisiane, 27 février 2012 © Vanessa Winship/Vu

Vanessa Winship

She Dances on Jackson

du 15 mai au 28 juillet 2013

Lauréate du prix HCB 2011

 

Pour moi la photographie est comme un processus d’alphabétisation, un cheminement par lequel je comprends que la vie ne nous est pas offerte sous la forme d’un récit parfaitement structuré. 

 

Cette remarque de Vanessa Winship, photographe anglaise née en 1960, donne sans doute les clés (s’il en est) de l’approche extrêmement intime qui est la sienne. Vanessa Winship s’intéresse aux concepts de frontière, territoire, envie, histoire et mémoire. Elle cherche à comprendre comment ces histoires et ces identités sont racontées et exprimées.

Selon la photographe, Il y a quelque chose d’incroyablement beau et pourtant profondément dérangeant à propos de l’Amérique… cette curieuse et inévitable solitude et mélancolie créée par la quête du rêve américain. Photographier l’Amérique, la persistance du rêve américain, un défi que l’auteur décide d’entreprendre à l’automne 2011, après avoir reçu le prix Henri Cartier- Bresson pour ce projet. Il faut donc pour cela trouver le vocabulaire et les phrases qui en découlent. Il lui faut ouvrir les yeux et les oreilles, devenir perméable, tout en véhiculant sa propre histoire – douloureuse à cette période.

Pendant plus d’un an, la lauréate du prix HCB a donc sillonné le territoire américain de la Californie à la Virginie et du Nouveau-Mexique au Montana. Parfois à la poursuite d’un vol de grues du Canada (les oiseaux dont on a trouvé les traces les plus anciennes sur la terre), parfois traquant désespérément une âme qui vive dans ces zones urbaines où personne ne se déplace plus à pied, l’artiste cherche à comprendre comment s’articule le lien entre un territoire et une personne.

Il est intéressant de noter que le seul court texte qui introduit le travail est un récit par l’auteur d’une scène extrêmement visuelle et précise, qu’elle choisit de ne pas photographier. Pour le lecteur, ce voyage débute par une photo manquée, par un moment magique « she dances on Jackson » où le vécu a pris le pas sur la distance et le contrôle nécessaire à une photographie en grand format.

Elle préfère le Noir et Blanc, qui s’est imposé rapidement. Moins réaliste, il lui permet de jouer davantage avec le temps, celui de l’histoire, de la mémoire et celui du présent. Elle aime écouter en cachette les conversations banales où les mots inhabituels sont des passeurs indispensables : ce travail est un chapitre, conclut-elle, une citation d’Amérique à un moment précis de son histoire et aussi de la mienne.

L’exposition est accompagnée d’un catalogue publié aux Editions MACK.

Avec le soutien du Groupe Wendel